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Ju et Bo sont en Asie
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19 février 2008

Goodbye Vietnam

Nous savourons aujourd'hui nos dernières heures au Vietnam, à Chau Doc, plus exactement, une autre ville du Delta du Mékong, à quelques coups de pagaie du Cambodge que nous gagnerons demain en bateau (à moteur évidemment). Pas mal de choses se sont passées depuis le dernier post dont certaines feront à coup sûr partie de notre best-of du voyage. Reprenons.

Après Vinh Long et l'Ile d'Anh-Binh à moto, nous avons prolongé notre route vers l'Ouest pour Can Tho dans une camionnette verte et climatisée de la compagnie Mailinh. On précise le nom car on l'a élue meilleure compagnie de bus du Vietnam-Sud, il faut dire que c'était pas trop difficile vu comment les transports sont hardcore dans le coin et comment on veut régulièrement nous faire payer des sommes astronomiques pour des trajets minuscules et dans des conditions déplorables. Sur ce petit coup de gueule qui représente bien la seule chose qu'on n'a pas trop appréciée ici, continuons.

Nous voilà donc à Can Tho où nous avons cette fois visité les canaux du Mékong en petite barque à moteur. Deux chouettes balades, une au coucher et une au lever du soleil, pendant lesquelles on a découvert un Vietnam assez pauvre, dont la vie économique s'organise toute entière autour du Mékong et de ses affluents : marchés flottants, commerce de fruits et de poissons essentiellement. Des infrastructures modernes (ponts suspendus en particulier) sont par-ci par-là en train de se construire mais les conditions de vie demeurent précaires : de vrais bidonvilles sur pilotis bordent par endroits les canaux. En dehors de ces visions de misère, la nature est splendide, les lumières sur la végétation luxuriante superbes, le calme et la sérénité omniprésents.

Après Can Tho nous avons continué vers l'Ouest pour atteindre le port de Rach Gia dont le principal intérêt était de nous permettre de prendre un speed-boat (le Superdong) qui nous amènerait sur l'Ile de Phu Quoc.
Avis aux amateurs d'iles paradisiaques (et il y en a qui liront ce post) où le tourisme est encore embryonnaire, ou les possibilités d'exploration infinies, les plages interminables et désertes, l'ile de Phu Quoc est pour vous. On en est partis le cœur gros après une petite semaine passée là-bas.

L'ile est relativement grande, une quarantaine de kilomètres de long sur une quinzaine de large. Sa capitale, Duong Dong, sur la côte Ouest, concentre les principaux commerces de l'Ile. Elle se situe au Nord de Long Beach une plage de sable blanc de 25 kilomètres de long. Les quelques hôtels pour touristes se situent sur le premier kilomètre de la plage au Sud de la ville. En dehors de cette zone, l'ile est quasiment comme elle a dû l'être il y a trente ans. On y circule en motos sur des pistes de terre battue, traversant de jolis petits villages de pêcheurs, aux bateaux colorés qui patientent dans le port. Les pistes sont peu entretenues, on peut même dire franchement dangereuses parfois: une petite chute sans gravité (des bleus et des bosses) à moto nous a rendus frileux dans son utilisation et nous a même poussé à nous passer de véhicule pendant une journée. Pas plus car l'attrait des plages absolument désertes au Nord et au Sud de Duong Dong était trop fort. Les journées se composaient souvent de la manière suivante: lever assez tôt, courses au foisonnant marché local, achats de fruits (mangues, pastèques, fruits du dragon) de légumes, de quoi faire des rouleaux de printemps, de fruits de mer frais du jour même et en route pour la playa. Arrivés sur la plage, la solitude aidant, on n'a pas longtemps hésité à faire des petits feux de bois pour déguster de délicieuses grillades de crevettes, gambas et autres calmars, tout en sirotant la bière locale, la 333 a prononcer "bababa". Tout ça en piquant régulièrement une tête dans une mer à 28 degrés, histoire de se rafraichir. Lectures et siestes pendant le digestion, petite mangue gardée pour le gouter (au fait les mangues sont à se damner ici), et retour pour admirer le coucher du soleil depuis le port de Duong Dong. Des moments comme ceux-ci on y repensera longtemps, l'impression de vivre un court instant une vie de Robinson, loin du bitume qui nous a vus naitre.

Hier nous sommes donc partis de Phu Quoc pour enchainer sur une des journées les plus galères depuis longtemps, un passage rapide du rêve au cauchemar en quelque sorte même s'il faut relativiser. En résumé après une attente interminable que le bateau veuille bien démarrer avec deux heures de retard, pour cause de chargement de motos, de gens qui étaient montés sans billets, de billets vendus en double (dont les nôtres, heureusement on s'étais assis avant les malheureux qui avaient les mêmes places que nous, "Bernard et Nathalie, le come-back"), on est enfin partis. Arrives à Rach Gia, la surprise, un de nos sacs avait dû être rangé sous une caisse de poissons frais dont le jus avait gentiment dégouliné, infiltrant les bretelles et le dos du sac, un vrai bonheur olfactif. Là des motards nous trimballent dans deux stations de bus différentes pour nous dire que finalement il n'y avait pas de bus pour Chau Doc et qu'on devrait faire étape à Long Xuyen (à environ deux heures de route de Chau Doc). Du coup on s'est retrouvé dans une camionnette toute pourrie qui devait nous amener non pas à Long Xuyen mais à dix kilometres de là. Arrivés à ce fameux endroit, chouette surprise, on était sur un embranchement de nationale. Il y avait bien quelques maisons mais manque de bol plus d'électricité. Nous voilà en train de négocier la course de taxi dans le noir (parce que ça faisait bien longtemps que la nuit etait tombée) avec des gens dont on ne voyait pas la tête. Surprise finale nos "Vache Qui Rit" (et oui on n'a pas résiste) s'étaient complètement explosées dans nos sacs. Bon on est quand même arrivés à bon port, on a trouvé une chambre et de quoi se nourrir.  Et puis pour relativiser, on a appris par Gauthier qu'en Chine, avec les chutes de neiges, un de ses collègues avait passé sept jours dans un train (pour un Shenzhen-Zhengzhou qui en prend normalement deux), sans se laver et à bouffer des nouilles lyophilisées. Forcément ça rend modeste.

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