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Ju et Bo sont en Asie
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21 février 2008

Premiers pas au Cambodge

Nous sommes ce soir à Phnom Phen dans un cyber café du "quartier pour bagpackers" de la ville, une nouvelle déclinaison  de ce thème urbain qu'on trouve dans toutes les capitales de cette région. Et cette fois le plaisir est au rendez-vous, des petites ruelles au bord d'un lac, des guest house roots comme il faut. Chambres spartiates, ambiance cloison en bois et linoléum, la place pour le lit, une minuscule salle de bain (quand même), tout à fait justifié pour le prix ceci-dit. Mais alors une terrasse de rêve, en bois et sur pilotis, devant le lac d'un diamètre d'un kilomètre environ,  dont une bonne moitié est recouverte de plantes aquatiques,  orientée parfaitement pour le coucher de soleil, bar et restaurant pour spécialités locales, des hamacs...que du bonheur ! Bon pas mal de moustiques mais pour ça ils ont prévu le coup, chaque table a son serpentin et son répulsif donc ça dérange même pas.

Nous sommes partis hier matin de Chau Doc en bateau pour remonter un affluent du Mékong. Trois heures jusqu'à la frontière, avec au départ une halte dans une ferme piscicole (plus d'un millier dans le coin, on les longe un long moment en bateau) et dans le village d'une "minorité", les Chams, dont on a esquivé la visite pour trainer sur les bords du fleuve (on n'est pas très fan de ce genre de tourisme). Remontée ensuite d'un long canal droit vers le Nord, effleurant du regard des vies bien éloignées des nôtres. Tout au bout du canal, on débouche sur le Mékong, large d'au moins un kilomètre à cet endroit et on arrive à la frontière. Petit étonnement devant l'aspect du poste de frontière. Côté vietnamien quasiment rien, un boui-boui pour les touristes arrivant du bateau, un bâtiment administratif, tu montres ton passeport à un gars, tu passes entre deux arbres et t'es sorti du Vietnam. Tout ça au bord du Mékong, rien n'est aménagé, pas de ponton pour les bateaux, juste de la terre sèche façonnée par les crues et un peu d'herbe.

A nouveau trois heures de bateau à remonter le Mékong. Nous découvrons en pénétrant au Cambodge un paysage étonnamment vide de présence humaine. On longe bien des habitations (rudimentaires, la plupart n'utilisant même pas de tôle mais de la paille), mais on ne croise aucune ville importante pendant toute la remontée. Le fleuve est vide de bateaux ce qui contraste avec la frénésie civile et commerciale du Vietnam,  et très peu de terres semblent cultivées sur les berges de ce Mékong. Le trajet en bateau ne mène pas jusqu'à PP. Nous avons ensuite pris un bus pour gagner la ville. Là encore le long de la route, qui circule sur une digue,on peut constate l'extrême pauvreté. Le chemin, souvent cahoteux, est bordé de maisons sur pilotis, élevées jusqu'à parfois 4 ou 5 mètres de hauteur au dessus de la terre, sèche en ce moment mais on frémit de penser à la violence des inondations en période de mousson. Une chose frappante est aussi la présence de grandes zones non cultivées dans une plaine qui parait pourtant fertile... la faute probable aux mines anti-personnel. Le coucher de soleil était magnifique, nous sommes arrivés à 20h à PP tout contents de découvrir notre hôtel, passant la soirée à lire l'histoire du pays sur la terrasse et en songeant avec effroi à ce que ce peuple avait enduré au cours du 20ème siècle.

Aujourd'hui nous nous sommes promenés dans la ville que nous avons trouvée bien paisible comparée à Bangkok ou Hanoï, sans parler de Pékin. Visite du Wat Phnom ou régnait une effervescence religieuse, shopping au Marché Central où on a découvert qu'on allait pouvoir se refaire une garde-robe. Achats de livres sur le pays, déjeuner à quatre heures sur une place, retour en Tuk-tuk pour cause de pieds fatigués, et coucher de soleil splendide de la terrasse. Ils ont l'air d'en avoir des beaux ici, pour l'instant c'est du cent pour cent. 

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